Littérature française

Benoït Coquil

Buenos Aires n’existe pas

Chronique de Marion Libouban

Librairie Du Contretemps (Bègles)

En 1918, en pleine gloire, reconnu à l'international pour ses ready-made, Marcel Duchamp prend un bateau direction l'Argentine. Il y restera presque une année. Parce qu'il y a peu de traces de ce séjour, Benoît Coquil a décidé d'en entreprendre le récit. C'est un bel exercice de style qu'il nous offre, évoquant avec justesse et panache personnalités des milieux artistiques de l'époque et œuvres emblématiques de l'artiste. Parce qu'il ne joue pas le jeu d'une documentation acharnée mais qu'il fourmille d'anecdotes, ce texte retranscrit l'ambiance d'un lieu où on s'accorde le temps du voyage. C'est sa grande richesse : il fait la part belle aux images et donne envie de prendre le premier avion pour l'Argentine. Après un temps suspendu, on referme presque le livre avec nostalgie : il est loin le temps qu'on nous narre, loin cette escapade (ou la fuite?) en Amérique Latine et, qui plus est, il paraît même que Buenos Aires n'existe pas.

 

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