Essais

Frédéric Gros

La honte est un sentiment révolutionnaire

photo libraire

Chronique de Mylène Ribereau

Librairie Georges (Talence)

À une époque où le sans-gêne gagne du terrain, repenser le sentiment de honte est plus que salvateur. Convoquant de nombreuses références culturelles, Frédéric Gros nous invite à envisager la honte comme un sentiment moteur de nos vies. Pour les philosophes grecs, l'aïdos est perçue comme un régulateur social, une «°sœur de la colère°» contre le monde ou contre soi, qui engendre une (ré)action. Elle est vertueuse et non une émotion à bannir comme l'assènent certains livres de développement personnel. Éprouver de la honte, c'est avoir conscience du regard et de la présence de l'autre. Si elle nous enferme parfois dans le silence, elle peut aussi devenir une force car «°celui qui a honte est lucide°» et ainsi nous permettre d'agir en conséquence. Dans la continuité de Désobéir (Albin Michel et Champs), l’auteur nous propose d’envisager sous un autre angle des concepts souvent dépréciés afin d'en montrer le plein potentiel pour nous aider à mieux nous emparer.

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