Essais

Lionel Astruc et Global Justice Now

L’Art de la fausse générosité

Chronique de Jérémie Banel

Librairie Libertalia (Montreuil)

Après avoir équipé la planète entière avec son célébrissime système d’exploitation et ses divers logiciels, le génial Bill Gates et sa femme ont décidé, par amour de l’Autre et en pur désintérêt, de consacrer l’essentiel de leur immense fortune à sauver le monde de la faim, la pauvreté et la maladie, devenant ainsi les plus riches mécènes de l’Histoire. Voilà le beau récit à la gloire du philanthropisme servi depuis plus de vingt ans. En réalité, comme le prouve l’enquête de Lionel Astruc, cette incarnation pure du philantro-capitalisme dissimule des pratiques douteuses et nocives, organisées pour récupérer, via des sociétés partenaires, un retour sur investissement massif. Emblématiques d’un fonctionnement où la charité privée incontrôlée supplante et finalement nuit à la solidarité et à la réduction des inégalités, ces pratiques visent en tout cynisme à prolonger le business, imposer un modèle de développement et surtout, ne rien changer à la marche du monde.

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