Littérature française

Jean-Marie Chevrier

Madame

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

Le jour où Corentin est mort, le petit Guillaume est né. Depuis ce jour, « Madame » a décidé de contribuer à son éducation. Pour le meilleur et pour le pire.

Madame de La Villonière est une vieille femme maigre, une créature un peu effrayante recluse dans la solitude de son château en pleine décrépitude. À de rares exceptions près, son seul lien avec le monde extérieur, c’est le fils de ses métayers, Guillaume – qu’elle surnomme Willy –, 14 ans, qu’elle accueille pour lui faire travailler ses devoirs avec toute l’autorité que lui octroie son statut. Pris au piège de cette étrange relation, entre attraction et répulsion, Guillaume relève, de loin en loin, des allusions qu’il ne comprend pas et qui semblent tenir à une certitude : « Sans toi, Madame serait devenue folle ». En effet, le secret de cette relation, dont on pressent dès les premières lignes qu’elle est teintée de perversion, tient au fait que Guillaume est né le jour de la mort du fils de « Madame ». La nuit où la vérité lui sera révélée marquera le début d’une nouvelle étape de son apprentissage. Il comprendra alors qu’il est, aux yeux de sa sévère éducatrice, le prolongement du petit Corentin, un fils de substitution, le fantôme d’un enfant mort… Jean-Marie Chevrier signe un roman tout en tension, sombre, à l’ambiance inquiétante et dont la chute semble inéluctablement dramatique.

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