Littérature française

Frédérique Martin

Sauf quand on les aime

Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

Frédérique Martin compose une touchante histoire d’amitié entre quatre jeunes colocataires. Assurément un hymne à la tendresse ordinaire et la solidarité improvisée, soutenu par une juste mélodie stylistique que rythment l’humour et l’émotion. Déjà malmenés par la vie, ses personnages puisent au quotidien, dans l’amitié et les échanges, la force de tenir, d’avancer, de grandir, de vivre. Certes, le portrait de cette discrète jeunesse est attachant, mais il n’occulte en rien les difficultés et les tourments contemporains, voire même les tragédies de la vie. Ce très beau roman est à l’image du quotidien, il évolue au plus près des existences. Dans une journée, il faut bien l’avouer, on peut passer du rire aux larmes : il se passe la même chose dans et avec ce roman. Face à la fragilité et aux doutes de cette tribu d’« invisibles », comme face au « joyeux » désespoir du plus discret des voisins (inoubliable Monsieur Bréhel !), difficile de rester de marbre. Une fois le livre refermé, vous n’êtes pas prêts d’oublier ce petit conseil de vie et d’ami : « Se répéter qu’il y a tout à craindre des gens et des jours, des jours et des gens, sauf quand on les aime ».

illustration

Les autres chroniques du libraire